Le statut du dirigeant doit être traité avec soin en ce qui concerne la rémunération. La plupart des dirigeants sont partagés entre l’idée de percevoir un salaire mensuel ou des dividendes en fin d’année. Comment choisir entre ces deux modes de rémunération? Quels sont les avantages et les inconvénients de chaque mode de rémunération? Retrouvez les réponses dans la suite de cet article.
Quelle différence entre le salaire et le dividende ?
Le salaire est une rémunération que le dirigeant va percevoir à la fin de chaque mois comme c’est le cas pour les salariés normaux au sein de la société. Dans ce cas, le dirigeant doit avoir un contrat avec l’entreprise qui va retracer toutes les caractéristiques en ce qui concerne le montant du salaire mensuel. Lorsque le dirigeant perçoit un salaire, cela signifie que les comptes de l’entreprise doivent le prendre en charge au niveau comptable. Il y va de même pour les charges sociales et fiscales.
En ce qui concerne les dividendes, c’est un montant que le dirigeant va percevoir à la fin de chaque exercice. Ainsi, la trésorerie de l’entreprise n’aura pas à comptabiliser un montant mensuel pour payer son dirigeant. Au contraire, ce dernier doit attendre la fin de chaque exercice pour percevoir des dividendes en fonction des bénéfices de l’entreprise.
Quels sont les avantages et les inconvénients à verser un salaire au dirigeant ?
Le premier avantage à avoir un salaire est que le dirigeant est également couvert automatiquement par la sécurité sociale. Ainsi, il peut faire valoir son droit au remboursement des frais médicaux, aux frais d’hospitalisation. Le dirigeant pourra même bénéficier de prise en charge. En plus, le dirigeant peut se constituer une pension de retraite qu’il touchera une fois qu’il aura atteint l’âge de la retraite qui est de 60 ans au Maroc.
En revanche, il faut reconnaître que le salaire que perçoit le dirigeant est toujours élevé. Il faut donc que l’entreprise ait une trésorerie solide pour supporter la charge financière que représente le salaire de son dirigeant. Il faut aussi rappeler que le salaire du dirigeant augmente les charges supportées par l’entreprise. En plus, le fait que le dirigeant soit couvert par la sécurité sociale fait que le montant des bénéfices en fin d’exercice va être réduit. Enfin, il faut aussi noter le poids fiscal qui s’élève à 38% pour l’IR. C’est un taux assez élevé qui va s’ajouter sur les charges de l’entreprise.
Quels sont les avantages et les inconvénients à verser un dividende au dirigeant ?
Le premier avantage est que le dividende est un montant qui est perçu une seule fois par le dirigeant. L’équipe comptable n’a donc pas besoin de traiter un salaire mensuel, ce qui fait une charge en moins. Le dirigeant perçoit donc le montant des dividendes à la fin de chaque exercice.
Lorsque le dirigeant perçoit des dividendes, il perçoit une imposition faible avec un prélèvement forfaitaire unique. Au Maroc, les dividendes subissent une retenue à la source de 15 %, ce qui est bien en-dessous du taux de l’IR. En plus, l’entreprise peut accroitre les bénéfices, car elle ne supporte pas les charges sociales liées à la sécurité sociale.
Par ailleurs, s’il n’y a pas de protection sociale, le dirigeant devra par lui-même souscrire à une assurance privée. Il devra fixer le montant de ses cotisations et prévoir une option pour épargner pour sa retraite. Une autre contrainte des dividendes est que c’est un montant qui n’est pas fixé à l’avance et qui varie en fonction des bénéfices de l’entreprise. En plus, il peut arriver que les associés reportent le versement des dividendes si les comptes de l’entreprise ne sont pas assez solides pour supporter les sorties d’argent importantes.
Au contraire, lorsqu’un salaire est prévu, le montant est fixe et le versement mensuel ne dépend pas des bénéfices de l’entreprise. Il faut aussi noter qu’en cas de bénéfice, l’entreprise réinvestit une partie dans les activités, ce qui peut réduire la part des dividendes pour le dirigeant.
NB: Le dirigeant qui perçoit des dividendes a aussi l’obligation de faire une déclaration globale de l’ensemble de ses revenus professionnels sur le site www.tax.gov.ma. Tous les dirigeants qui ont passé plus de 6 mois sur le territoire marocain et qui sont résidents sont soumis à cette obligation.
Comment choisir entre ces deux modes de rémunération ?
Le choix d’un mode de rémunération ou d’un autre dépend de plusieurs facteurs. Si la trésorerie de l’entreprise le permet, le dirigeant peut percevoir un montant fixe par mois. Ce montant devra être fixé à l’unanimité par les associés. Toutefois, il faut s’attendre à faire augmenter les charges de la société. Ceci dit, il convient de prendre les avantages des deux modes de rémunération pour les combiner afin que le dirigeant ne soit pas lésé au niveau de la sécurité sociale et au niveau fiscal.
Ainsi, il est possible d’opter pour les deux modes de rémunération, c’est-à-dire que le dirigeant percevra à la fois un salaire et des dividendes en fin d’exercice. Dans ce cas, l’entreprise peut fixer un salaire pas très élevé pour le dirigeant, de sorte à ne pas avoir une forte imposition de l’IR et d’assurer une entrée fixe mensuelle au dirigeant. En plus, le dirigeant recevra les dividendes avec une fiscalité allégée. Et, en cas de faible bénéfice, le dirigeant ne souffrira pas de recevoir un faible dividende en guise de rémunération.
Pour vous aider à choisir la meilleure option pour le dirigeant de votre entreprise, nous vous recommandons de faire appel à un expert-comptable. Ce dernier vous aidera à analyser les forces de l’entreprise au niveau financier. Vous pourrez ainsi savoir le montant à donner au dirigeant comme rémunération et le mode de rémunération qui conviendra aussi à maintenir l’équilibre de l’entreprise.
Dans tous les cas, la décision au sujet de la rémunération du dirigeant doit être prise par les associés de l’entreprise à l’unanimité. Le montant ainsi que le mode de rémunération doivent être mentionnés au niveau des statuts de l’entreprise.