Pour ouvrir une boucherie au Maroc, vous devez avoir des compétences solides dans le domaine ou une expérience à faire valoir auprès des autorités. En effet, même si le processus d’ouverture d’entreprise a été simplifié par les autorités marocaines, certaines activités ont conservé leurs spécificités au niveau des compétences, au niveau sanitaire ou encore au niveau commercial et marketing. Si vous êtes dans le domaine ou si vous souhaitez investir dans le domaine de la boucherie au Maroc, cet article vous permet d’avoir toutes les informations utiles en termes de diplôme, de choix juridique et de démarches à prévoir lors de l’ouverture de votre boucherie.
Quel diplôme est requis pour l’ouverture d’une boucherie au Maroc ?
Si vous souhaitez exercer dans le domaine de la boucherie, vous devez impérativement avoir un diplôme technique en tant que boucher-charcutier ou toute autre formation assortie d’un diplôme technique en boucherie. À défaut d’avoir un tel diplôme, l’entrepreneur est obligé d’avoir une expérience solide dans le domaine de la boucherie qu’il pourra faire valoir en temps voulu.
Enfin, à défaut de diplôme ou d’expérience, l’entrepreneur est obligé de s’associer à une personne qui a ces compétences et qui pourra être le représentant légal auprès les autorités. Dans un tel cas, l’entrepreneur principal garde le titre d’investisseur ou de partenaire financier sur le plan juridique et légal.
Quel est le choix juridique à faire pour ouvrir une boucherie au Maroc ?
Au-delà de la belle vitrine où seront exposés vos produits, votre boucherie doit être connue sur le plan juridique. Pour cela, vous devez choisir une forme juridique lors de la création de l’entreprise elle-même.
La première chose à savoir est qu’il est tout à fait possible de s’installer en tant qu’auto-entrepreneur. En effet, vous pouvez simplement faire un enregistrement sur le portail de l’autoentrepreneur pour avoir accès à tous les avantages prévus par la loi à cet effet. Ce statut est facile à gérer au quotidien et permet à l’auto-entrepreneur de s’installer en toute simplicité. En revanche, il faut savoir qu’avec ce statut, l’entreprise n’a pas de statuts officiels, ce qui peut être compromettant en tant de litiges entre les différentes parties prenantes.
En plus, le patrimoine de l’auto-entrepreneur est totalement confondu avec celui de l’entreprise. Ainsi en cas de crise financière c’est tout le patrimoine qui y sera impliqué. Enfin, le statut d’auto-entrepreneur ne permet pas de dépasser un chiffre d’affaires de 500 000 dhs au risque d’être radié du registre de commerce. D’un autre côté, vous pouvez toujours choisir de vous installer sous forme d’une SARL, ou d’une SAS. Ce sont aussi des entités juridiques simples qui vous permettent d’avoir des statuts enregistrés, ainsi que des associés à votre capital social.
Quelle démarche suivre pour la création de l’entreprise ?
Une fois que vous avez choisi votre forme juridique, vous devez choisir la dénomination sociale auprès de l’OMPIC. Il convient de rédiger les statuts en présence de tous les associés ou de leurs représentants. Les statuts doivent inclure la dénomination sociale, le capital social, le siège social ainsi que toutes les règles de gestion de la nouvelle entreprise. Ces statuts doivent aussi être signés par tous les associés et enregistrés auprès du greffe du tribunal dont va dépendre l’entreprise. La suite du processus exige de monter un dossier (en fonction de la forme juridique choisie) qui va être déposé auprès des services du centre régional d’investissement pour enregistrement de la société. Il faut ensuite enregistrer l’entreprise auprès des autorités fiscales, du registre de commerce et de la sécurité sociale. Enfin, la création s’achève par une publication officielle dans le Bulletin officiel ou dans le journal d’annonces légales.
Nous vous recommandons vivement de vous faire accompagner par un expert-comptable qui vous aidera à choisir le statut juridique et à effectuer les démarches de création d’entreprise.
Quels sont les autres prérequis pour ouvrir une boucherie ?
L’étude de marché : Il est important de faire une étude de marché locale afin d’évaluer le niveau d’attractivité de votre zone d’installation. L’étude de marché doit vous permettre d’analyser la demande de la population, les profils des clients potentiels, les produits généralement demandés ainsi que leurs prix. L’étude de marché est aussi le moment d’analyser ce que proposent vos concurrents comme services et produits ainsi que les prix de leurs produits et prestations. Ces informations vous permettront d’adapter votre stratégie pour vous démarquer.
Le business plan : Une fois que l’étude de marché est terminée, prenez la peine d’élaborer un bon business plan. Ce sera l’occasion pour vous d’analyser tous les détails du projet et de relever vos prévisions en termes de besoins (financier, matériel, humain, etc), en termes de chiffres d’affaires ou de retombées globales. Ce business est l’outil qu’il vous faut pour parler de votre projet à des investisseurs pour obtenir des financements.
Le local commercial : Le local commercial que vous allez choisir doit être à proximité de la population. L’idéal serait d’avoir un local au sein du marché ou à proximité afin d’être sûr de ne rater aucun client. Il faut veiller à ce que le local soit bien visible et facile d’accès pour les potentiels clients. Enfin, il faut aussi que le local ne soit pas trop couteux en termes de loyer afin d’atténuer vos dépenses lors du démarrage de l’activité. Le local doit aussi être bien équipé pour assurer la conservation de vos produits alimentaires.
Obligation de déclaration : Il est important de penser à la déclaration auprès des autorités sanitaires et des services vétérinaires. Ainsi, l’établissement pourra avoir les contrôles nécessaires. Il est aussi important d’avoir toutes les normes d’hygiène et de sécurité qui devront être appliquées au sein de la boucherie.
Financement et marketing : Pour financer votre projet, vous pouvez vous adresser aux établissements bancaires, à des partenaires d’affaires indépendantes ou à des business angels. Il est possible aussi d’avoir accès à des aides prévues par l’état marocain pour les petites entreprises.
Concernant le volet marketing, vous devez prévoir un budget conséquent pour faire de la publicité à travers des prospectus, les annonces presse et radio. Vous aurez peut-être besoin de communiquer via un site internet ou les réseaux sociaux pour être sûr de toucher un maximum de personnes.