Ouvrir un cabinet de kinésithérapie au Maroc

La kinésithérapie est une fonction dans laquelle le professionnel a pour mission d’aider les patients à rétablir leur capacité fonctionnelle. Les patients peuvent avoir recours à un kinésithérapeute pour plusieurs raisons médicales. Ce qui veut dire qu’un entrepreneur qui ouvre son cabinet de kinésithérapie est sûr d’avoir de la clientèle. Toutefois, pour bien vous préparer à la mise en place du cabinet, il faut avoir l’autorisation des autorités et les moyens financiers nécessaires. Quelles sont les obligations pour ouvrir un cabinet de Kinésithérapie au Maroc ? Quel budget prévoir et sous quelle forme juridique le cabinet de Kinésithérapie peut-il exister ?

Quels sont les diplômes nécessaires pour l’ouverture d’un cabinet de Kinésithérapie ?

Il n’est pas possible d’ouvrir un cabinet de Kinésithérapie sans avoir obtenu le diplôme adéquat. Tout entrepreneur qui souhaite investir dans un cabinet de Kinésithérapie doit obtenir l’un des diplômes recommandés pour l’exercice de la profession mentionnés dans la loi 45-13 (article 20) relative à l’exercice des professions de rééducation au Maroc.

Quelle forme juridique choisir lors de l’ouverture d’un cabinet de Kinésithérapie ?

Le choix du statut juridique va déterminer la démarche d’ouverture d’entreprise ainsi que le mode de gestion de l’entreprise. Toutefois, il faut savoir avant tout que la fonction de Kinésithérapie est exclue du statut de l’auto-entrepreneur. Il n’est donc pas possible d’exercer si vous ne choisissez pas une forme juridique autre que l’auto-entreprenariat.

Les autres formes juridiques que vous pouvez utiliser sont la SARL, LA SARLAU ou la SAS. Ce sont des formes juridiques qui sont simples à mettre en place et qui vous permettent d’avoir des associés au capital. Toutefois, le gérant principal doit être le détenteur du diplôme de Kinésithérapie.

Quelles sont les étapes pour la création du cabinet de Kinésithérapie?

Étape 1 : Autorisation d’exercer à titre privé la fonction de Kinésithérapie

Avant d’ouvrir un cabinet de Kinésithérapie au Maroc, il est obligatoire d’être inscrit au conseil de l’ordre du département auquel vous appartenez. La demande d’autorisation se fait auprès de l’autorité locale compétente (Wali, Gouverneur, Pacha ou Caïd). Cette demande doit être faite à l’attention du secrétaire général du gouvernement et doit préciser le mode d’exercice (forme libérale, ou salarié).

Le dossier de demande d’autorisation doit également contenir :

  • Une copie du diplôme de Kinésithérapie
  • Une copie conforme de la CIN ou du titre de séjour étranger
  • Un certificat de nationalité
  • Un certificat du casier judiciaire
  • Des photos d’identité récentes
  • La décision de radiation des cadres (si la personne a exercé dans le public auparavant)
  • Un contrat de bail ou un certificat de propriété attestant de l’adresse professionnelle
  • Le reçu d’acquittement de la taxe prévue pour service rendu
  • Un imprimé téléchargé à partir du site et rempli par le demandeur.

Une fois que ce dossier est déposé, il va être analysé dans un délai compris entre 30 et 60 jours. Si les enquêtes sont concluantes, l’entrepreneur reçoit une lettre l’autorisant à ouvrir le cabinet et à exercer en tant que kinésithérapeute. Une fois que l’autorisation est obtenue, il faut passer à l’étape d’enregistrement de la forme juridique du cabinet.

Étape 2 : Enregistrement du cabinet sur le plan juridique

Tout commence par la dénomination sociale de votre cabinet. Pour cela, il faut s’adresser à l’OMPIC qui est l’office qui a été désigné pour attester de l’unicité de la dénomination que vous avez choisir pour votre cabinet au Maroc. Si le nom de votre cabinet n’est pas déjà attribué à une autre personne sur le territoire, l’OMPIC vous délivre un certificat négatif attestant que vous avez la priorité sur ce nom.

Avec ce certificat négatif, il faut ensuite rédiger les statuts de la nouvelle structure avec la présence de tous les associés. Il est important de réunir les associés lors d’une AG constitutive qui sera assortie d’un PV. Les statuts doivent mentionner la forme juridique qui aura été choisie, la dénomination du cabinet, le capital social ainsi que les apports de tous les associés au capital. Il faut rajouter également aux statuts tout ce qui concerne la relation entre les associés ainsi que le gérant principal de l’entreprise.

Une fois que les statuts sont rédigés et signés par tous les associés, il reste l’étape de l’enregistrement de la société auprès du tribunal compétent, auprès du registre de commerce et auprès des instances fiscales. Tous ces enregistrements se font au niveau du centre régional d’investissement.

La création de l’entreprise s’achève avec une publication au bulletin officiel ou au journal d’annonces légal. Le gérant de la société doit conserver une copie de la publication de l’avis de création du cabinet ainsi que l’autorisation d’exercer.

Comment se préparer financièrement pour l’ouverture d’un cabinet de Kinésithérapie ?

Pour bien vous préparer dans le cadre d’un cabinet de kinésithérapie, nous vous recommandons de prendre en compte plusieurs catégories de dépenses. Il y a d’abord les frais liés à la rédaction des statuts si vous faites appel à un notaire ou à un avocat. Il faut également prévoir les frais d’enregistrement auprès du greffe, les frais de publication au BO, ainsi que les frais de réalisation de business plan ou de l’étude de marché préalable.

Hormis ces coûts, le budget doit aussi prévoir la location de l’espace de travail ainsi que tous les coûts liés à la rénovation et à l’équipement. En termes de fournitures, vous devez penser à tous les appareils de rééducation tels que le vélo, le tapis de course, ou encore l’arthromoteur ou l’espalier. Vous aurez aussi besoin d’outils de proprioception et de motricité à savoir les ballons, les balles de rééducation, ou encore les coussins de stabilité, les rouleaux de massage et autres plateaux d’équilibre. Enfin, il faut penser aux appareils de physiothérapie, au tabouret médical sans oublier les tables et chaises de massage ou les paravents.

Le mieux est d’entamer votre projet avec un apport conséquent ou de vous trouver des investisseurs qui seront prêts à supporter toutes les charges qui vont permettre d’ouvrir convenablement le cabinet. Nous vous recommandons de prévoir un business plan solide que vous allez utiliser pour présenter votre projet auprès des investisseurs ou des établissements financiers.



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